La Belgique en débat sur l’amélioration de son système de suivi des infractions routières
Bientôt un permis à point en Belgique ? La Belgique fait face à un véritable défi en termes de sécurité routière. Une réforme axée sur la mise en place d'un permis à points ou une répression ciblée des récidivistes fait actuellement débat parmi les politiques.
Un constat alarmant
Avec un taux de mortalité de 56 tués par million d’habitants en 2019, la Belgique dépasse la moyenne européenne de 51, affichant des chiffres supérieurs à ceux des Pays-Bas, du Luxembourg, de l’Allemagne et de la France. L’institut Vias, chargé de mener une étude sur le permis à points, pointe du doigt le fait que la Belgique peine à suivre et à sanctionner les infractions routières mineures. Les conducteurs peuvent ainsi accumuler autant de ces infractions que leurs finances le leur permettent, certains récidivistes parvenant même à passer entre les mailles du filet.
Le permis à points semi-automatisé : une solution à l’étude
L’institut Vias, dans son rapport remis au ministre de la Mobilité Georges Gilkinet, propose la mise en place d’un permis à points semi-automatisé. Ce système sanctionnerait automatiquement les infractions mineures répétées, mais confierait la sanction à la justice au-delà d’une certaine limite. Cette approche combinée offrirait la possibilité de prendre des mesures correctives ciblées et personnalisées, de la réhabilitation à la déchéance du droit de conduire, avant de passer à des sanctions plus sévères. Pour la mise en place d’un tel système, un investissement dans l’infrastructure IT et la gestion de données est indispensable.
Une contre-proposition en faveur d’une répression ciblée des récidivistes
Cependant, le projet de permis à points est contesté par le Parti Socialiste (PS) et le Mouvement Réformateur (MR), qui considèrent cette mesure comme antipopulaire. Ces partis proposent une alternative axée sur la répression ciblée des récidivistes, l’augmentation des contrôles routiers, une meilleure sensibilisation et un durcissement des sanctions en cas d’accident grave. Pour eux, le permis à points n’a pas démontré son efficacité dans d’autres pays et pourrait entraîner une « mort sociale », notamment pour ceux qui ont besoin de leur véhicule pour se rendre au travail.
Une tension croissante dans le paysage politique belge
L’opposition au permis à points par le PS et le MR a suscité des réactions fortes chez certains politiques, dont le député Joris Vandenbroucke (Vooruit) qui a accusé ces deux partis d’être responsables des morts sur les routes belges. Le bras de fer continue alors que la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), défend fermement le permis à points, affirmant qu’il est « l’approche idéale à l’égard des auteurs irréductibles d’infractions routières ».
Le débat reste ouvert et une décision sera prise dans un proche avenir. Il est clair que la Belgique doit agir pour améliorer son système de suivi des infractions routières et renforcer la sécurité sur ses routes. Les mesures à adopter, qu’il s’agisse du permis à points semi-automatisé ou de la répression ciblée des récidivistes, devront être soigneusement évaluées afin de garantir une sécurité routière accrue pour tous les citoyens.
FAQ sur le permis à point Nos experts du Code de la route Belge répondent à vos questions
Sources :
- Code de la Route (24 mai 2022)
- Gocar.be (1 juin 2023)
- Levif.be (15 juin 2023)
- Gocar.be (19 juin 2023)